L’un des moments forts de leur remise en cause devait intervenir au lendemain du 21 avril 2002. La grosse surprise tient à la relativement faible place accordée à l’information télévisée, et tout particulièrement au Vingt heures : « pas encore rentré », « encore en bouclage », « il faut bien décompresser et penser à autre choses », la famille, etc. Grosso modo elles peuvent être regroupées en trois ensemble : 1) La politique en tant qu’idées, questions, programmes, institutions, etc. La plupart disent lire, voire lire beaucoup de livres [29], majoritairement des livres de personnalités politiques ou de journalistes sur un politique, un parti, une situation. Celle-ci serait en quelque sorte captée par les seules télévisions, auxquelles la plupart des leaders et députés les plus marquant réserveraient leurs « petites phrases ». Il trouve en revanche rapidement sa place en tant que sources et ressources…, 15Au premier rang des sources et ressources [18] figurent les relations directes avec les politiques, avec des confrères, avec des « experts » du domaine, avec des contacts au sein de la « société civile ». Bien sûr il y a eu cette idée des séquences ou sections, avec les limites ou effets pervers évoqués plus haut, est apparue. À Europe 1, par exemple, le passage de Jérôme Bellay à Jean-Pierre Elkabbach conduit à une large ouverture de la conférence de rédaction, à tous ceux qui le souhaitent, là où les choses se discutaient précédemment à l’intérieur d’un cercle restreint de chefs de service. C’est dire que les avis les plus recherchés ne sont pas forcément auprès de la hiérarchie ou de collègues du même service. Les radios et télévisions d’information en continu sont souvent moins fréquentés (sauf lors des déplacements – travail pour France Info). 9Les motivations au moment du choix ou l’acceptation d’un poste dans un service politique sont diversifiées dessinant largement ce que seront par la suite les intérêts et les manières de pratiquer le journalisme politique. Elles dépendent du fonctionnement interne de chaque rédaction, parfois de la direction [22]. De la même manière la majorité de femmes sont des journalistes « de base », une situation qui semble évoluer avec l’arrivée de femmes, plutôt quarantenaires, à des postes de responsabilité de chef du service politique, davantage dans la radio (France Inter, Europe 1, France Info), les petits quotidiens (La Croix), voire même à la télévision (TF1), sans parler de l’arrivée de Arlette Chabot [6] à la tête de la rédaction de France 2, aussi bien que dans les gros services de presse écrite. En France, les hauts revenus sont-ils tous des «riches»? Vous avez été déconnecté car votre compte est utilisé à partir d'un autre appareil. Le phénomène est renforcé par le fait que les journalistes politiques consacrent de moins en moins de temps aux séances de discussions des textes au Parlement, privilégiant essentiellement les séances de « questions au gouvernement ». Nous y reviendrons. Du moins je l’espère », entend-on souvent. La fréquence et les conditions du recours aux dits experts varient cependant sensiblement, selon la personnalité du journaliste, mais aussi de la structure de son service. Là, on recherchera plutôt un point de vue ponctuel lié à une situation ou un problème, ailleurs enfin, il s’agira d’obtenir un propos exploitable à des fins de publication ou de diffusion. 2) La politique en tant qu’histoires d’hommes et de luttes de pouvoir. Deux seulement, ce qui est-ce un hasard, étaient ou sont des directeurs de rédaction. que par leur caractère synthétiques les bulletins de radios leur fournissent instantanément. D’ailleurs 10 % ont commencé par un autre métier ou une autre activité personnelle (telle qu’élever ses enfants) que le journalisme et l’ont rejoint un peu plus tard que leurs confrères. Par sa méthodologie cette enquête est qualitative, cependant au regard de la proportion des journalistes interviewés ses résultats revêtent une quasi représentativité statistique [3]. L’audiovisuel pratique les conférences de débriefing et d’une façon générale tient davantage de réunions formalisées. Ils sont plutôt d’âge moyen. Comme cela a été dit plus tôt, l’entrée immédiate dans la profession comme journaliste politique est peu fréquente, soit à peine 15 % des cas. Aussi les questions, discussions, commentaires avec les confrères se font d’un poste de travail à l’autre [23], dans les couloirs, lors des déplacements et conférences de presse, et, bien sûr, au cours ou à propos des « groupes de déjeuners ». Les contacts avec les politiques - les leaders, leurs « entourages », les portes paroles, des personnalités marquantes, voire quelques députés de base - sont les plus cités et les plus denses, faits d’appels téléphoniques, de rencontres au cours de déjeuners, de participation aux conférences de presses et « déplacements », sans oublier quelques échanges moins fréquents que jadis [19] et plus compliqués à la « salle des 4 colonnes » de l’Assemblée [20]. Il faut travailler plus, mieux, se former, enrichir la production et être capable de plus de courage ou de pugnacité face aux politiques eux-mêmes. Le Figaro ou Le Parisien consacrent deux journalistes au PS par exemple. Ils font alors référence à la manière dont celui-ci peut s’exprimer vis-à-vis du public, de la société ou de la situation politique elle-même. Très peu [36] d’idées, d’initiatives ou de tentatives pour trouver des moyens de saisir le politique tel qu’il se vit sur le terrain, dans des milieux diversifiés. La télévision redevient, en revanche, incontournable, avec les émissions politiques ou les grandes déclarations des leaders, même si elles sont peu nombreuses. Il n’y a qu’un cas de proximité (oncle) avec un homme politique de premier plan (ancien ministre du général de Gaulle). géné. Tel est le point de départ d’une enquête au long cours, entendant interviewer et observer un nombre significatif de journalistes politiques [2] de tous médias et niveaux hiérarchiques. 10Rendre compte succinctement de la manière de travailler d’un groupe professionnel ne va pas sans poser de problèmes, étant donné le risque de schématisme et de simplification. Un seul s’est arrêté au bac. Bien souvent il ne s’agit que de proches (familles, voisins, amis, etc.). En tête de celles-ci, le CFJ est nettement surreprésenté (presque un tiers), suivi de l’ESJ de Lille (un peu plus de 10 %), puis du CUEJ de Strasbourg et du diplôme de journalisme de l’IFP. L’exécutif : Élysée, Matignon, Gouvernement, peuvent être traités par un seul journaliste ou chacun bénéficie d’un journaliste, lorsque dans un service plus petit ils sont traités par le journaliste qui suit le pôle de la majorité.