En janvier 1947, la France bénéficie du ralliement officiel de la milice caodaïste. L’ouvrage (...), Claude Blanchemaison | Qui fut le plus impressionnant, Ho Chi Minh mis à part, parmi les responsables vietnamiens de la « génération des épreuves » ? Une campagne d'opinion est lancée afin d'obtenir la révision du traité Philastre et de relancer la conquête en Extrême-Orient. Les propriétaires fonciers — principalement présents en Cochinchine — en fournissent la souche, mais une bourgeoisie d'affaires vietnamienne se développe également, bien que la crise économique mondiale des années 1930 vienne en freiner l'élan. Indochine Française Inventaire alphabétique de terrains d'aviation dans l'Ex-Indochine avant 1940 . D'emblée, le nouveau gouvernement s'oppose à la fois au roi et à la France. Il entreprend de réformer l'administration, améliore le système d'enseignement, et impose aux fonctionnaires français la connaissance d'une langue locale[57]. L'administration coloniale emploie alors l'aviation et la Légion étrangère pour mettre un terme à la révolte : entre 6 000 et 8 000 personnes sont arrêtées, de nombreuses autres tuées (plus de 5 000 selon les historiens communistes) et plus de 100 condamnées à mort[260]. Les premières mesures de Doumer, qui portent sur l'adoption d'un programme de travaux publics, nécessitent un emprunt de 200 millions de francs-or émis en métropole, qui vient s'ajouter à un premier emprunt de 80 millions, émis en 1896. En 1936, dans les trois Kỳ constituant le territoire du Vietnam, on recense 18,9 millions d'habitants (8,7 pour le Tonkin, 5,6 pour l'Annam et 4,6 pour la Cochinchine) ce qui correspond à 82 % de l'ensemble de la population indochinoise. Un voisin conquérant et puissant qui établit un protectorat sur les terres de l’actuel Vietnam en l’an 679 ! L'URSS obtient que la république populaire de Chine — qui n'est alors pas reconnue par l'ONU — participe aux pourparlers. En Annam, les Français sont 1 676 en 1913, 2 125 en 1921 et 2 211 en 1940. Catroux lui en donne l'assurance, mais refuse d'autoriser une inspection[231]. Une fois le traité de Tianjin signé avec la Chine et la guerre de l'opium terminée, les Français ont les mains plus libres pour monter, avec l'aide de l'Espagne, une intervention contre le Đại Nam[10]. Des efforts d'évangélisation eurent également lieu entre 1658 et 1700 au Tonkin (Nord du Vietnam actuel), en Cochinchine (Sud du Vietnam) et au Cambodge. Tsuchihashi est une nouvelle fois envoyé à Hanoï et demande à pouvoir vérifier lui-même qu'aucun matériel de guerre ne transite par le chemin de fer du Tonkin. Les amiraux français, soucieux de développer leur influence, prônent, de manière plus large, une expansion en Asie. La situation alimentaire demeure critique au Tonkin, les communications avec le Sud étant toujours coupées : le gouvernement de Hô Chi Minh tente d'y remédier en développant les cultures de substitution et en mobilisant la population pour réparer les digues. Le 22 août, Leclerc arrive à Ceylan mais le commandant allié, Louis Mountbatten, doit lui interdire l'entrée du territoire en vertu des accords de Potsdam. L'interruption des communications et des transports entre la Cochinchine et le Tonkin aboutit à créer, vers la fin de la guerre, une situation dramatique, car le protectorat du Nord a un besoin impératif du riz de la colonie du Sud. Cet événement, alors totalement inédit au Cambodge, est par la suite surnommé la « révolte des ombrelles » (en raison des ombrelles dont étaient équipés une partie des manifestants religieux)[256] et considéré comme une sorte d'acte de naissance du nationalisme khmer. Les délégués Việt Minh sont d'autant plus mécontents que les Français ont, fin juin, réoccupé les plateaux moï au Sud-Annam[353],[354],[355]. 1887-1893 après la guerre contre le Siam (Thaïlande) le Laos est placé sous protectorat français. Les pourparlers traînant en longueur, Montigny s'en va en menaçant l'Annam de représailles si les violences antichrétiennes continuent : Tự Đức réagit en promulguant un nouvel édit de persécution. Ses successeurs héritent cependant d'une lourde tâche à achever[400],[402]. Le même jour, le GPRF parachute des émissaires en divers points du territoire. Phạm Văn Đồng et Võ Nguyên Giáp, notamment, parviennent à s'échapper et rejoignent ensuite Nguyễn Ái Quốc en Chine[224]. Les campagnes des intellectuels se conjuguent à celles de la marine militaire, qui considère l'expansion coloniale comme un outil idéal pour son développement, ainsi qu'à celles des milieux d'affaires. Le conflit — dont le coût global se monte à environ 3000 milliards de francs 1953 — pèse cependant moins sur l'économie française que l'on ne pourrait le supposer : les Français bénéficient en effet d'une aide financière croissante de la part des États-Unis. Pendant plus de trois ans, des attaques sporadiques et des attentats ont lieu en Indochine, principalement au Tonkin. Les nationalistes vietnamiens — dont la terminologie est aujourd'hui en vigueur au Viêt Nam — préfèrent par la suite utiliser le mot Bộ (région) plutôt que celui de Kỳ et appeler les trois territoires Bac Bộ (région du Nord), Trung Bộ (région du Centre) et Nam Bộ (région du Sud)[63],[64]. | En 1931, on recense 1 300 000 Vietnamiens catholiques, sur 15 millions d'habitants. En 1835, le père Joseph Marchand, accusé d'avoir participé à une insurrection de chrétiens, est torturé et exécuté. Baptisée Indochine en 1905, cette région regroupait plusieurs pays actuels : le Cambodge, le Laos et le Vietnam. Comme pour les services de santé, le gouverneur général Paul Beau apporte une impulsion décisive au développement de l'éducation des indigènes[126]. Profitant à la fois du contexte politique troublé des années 1930 et de la faiblesse de l'encadrement confucéen dans les campagnes, la religion Hòa Hảo est à la fois un courant mystique et une organisation communautaire vouée au défrichement des terres vierges[177],[167]. Au Cambodge, une grande partie des Khmers issarak — qui bénéficient d'une loi d'amnistie — dépose les armes ; un millier d'entre eux continue à combattre en liaison avec le Việt Minh[372],[375],[333]. Bollaert, déçu par l'impasse de la situation, ne sollicite pas le renouvellement de son mandat. Revenu au pays en septembre 1932, le jeune souverain semble vouloir renouveler la monarchie : dans sa première ordonnance, en date du 10 septembre, il annonce son intention de gouverner « avec le concours du peuple » en instaurant une monarchie constitutionnelle. La Cochinchine sert à tous égards de « laboratoire » avec la création, en 1879, de l'enseignement franco-indigène, qui prend modèle sur l'école publique française. De nombreuses manifestations sportives et culturelles sont organisées. Bollaert et Bảo Đại finissent par convenir de la formation d'un gouvernement provisoire vietnamien, qui négocierait les points du protocole avant la constitution du pays en véritable État associé. L'enseignement public français coexiste, non sans tensions, avec celui des missions — qui privilégient l'apprentissage du latin et du quốc ngữ, tandis que le français est négligé — et avec l'enseignement traditionnel confucéen qui continue d'être dispensé au Sud. Mais le caodaïsme prône également des relations sociales nouvelles, ce qui lui permet de pénétrer dans le monde paysan ; il compte bientôt des centaines de milliers de fidèles, guidés par son « pape » Pham Cong Tac. Taille militaire 28, ce qui correspond à du 44 actuel. Le règlement de 1917 prévoit de l'enseigner dès la première année de l'école élémentaire — école de village — mais du fait du manque de moyens, l'initiation à la langue française est renvoyée, dès 1924, à la 3e année du cycle. Malgré cela, le coût de l'engagement militaire en Indochine représente environ 10 % des dépenses de l'État français ce qui, sur une période de près de dix ans, devient considérable si l'on tient compte de la modicité des résultats obtenus[420],[421]. Le 15 août 1898, une nouvelle ordonnance remet au protectorat la gérance complète des finances de l'Annam, tandis que le souverain reçoit une liste civile et la garantie d'entretien de sa cour. L'idée, largement partagée, de la « mission civilisatrice » de la France en Indochine contribue à ces clivages ; les hauts fonctionnaires français se montrent souvent méprisants à l'égard des monarques et aristocrates indigènes. Le Conseil colonial de la Cochinchine et la Chambre des représentants du peuple de l'Annam qui, malgré leurs limites, permettaient à un éventail d'opinions de s'exprimer, sont réduits à l'état d'organes d'enregistrement[248]. Le gouvernement Xuân, qui fonctionne quasiment sans moyens, se montre inexistant sur le terrain et le Việt Minh a alors beau jeu de le qualifier de « fantoche »[372],[373]. La Banque de l'Indochine fonctionne à la manière d'une « organisation oligarchique » où les grandes banques demeurent, dans les faits, toutes-puissantes[143]. En 1937, on dénombre 42 345 « Européens ou assimilés » dont 36 134 personnes (originaires de Métropole ou bien des « anciennes colonies » comme Pondichéry, les Antilles ou La Réunion) « de nationalité française par droit de naissance » et 2 746 naturalisés[89] (parmi lesquels 250 Japonais[90]). Jean Cédile s'efforce de négocier avec le Việt Minh, qui doit de son côté compter avec les Hòa Hảo, les caodaïstes et les trotskistes vietnamiens, lesquels s'opposent à sa mainmise sur la colonie et veulent leur part du pouvoir. Ce n'est qu'à partir de 1891 que la « pacification » commence à remporter de réels succès en Annam et au Tonkin[33]. Dans l'ensemble de l'Indochine, la religion dominante est le bouddhisme, auquel s'ajoute une forte influence du confucianisme chinois. Les rendements figurent cependant à l'époque parmi les plus bas d'Asie. De surcroît, les communistes vietnamiens bénéficient désormais d'une frontière totalement ouverte avec la Chine. Les postes du corps expéditionnaire et les maisons des colons sont pris d'assaut ; des dizaines de civils, blancs ou eurasiens, sont tués ou pris en otage et Sainteny est lui-même blessé. 150 personnes sont massacrées, de manière souvent atroce ; 300, dont seule la moitié sera retrouvée, sont enlevées. Les tribunaux indigènes sont doublés par des tribunaux français ; à partir de 1896, des juridictions d'exception, les commissions criminelles, sont instituées pour juger les atteintes à la sécurité des protectorats[83]. Le 9 mai 1889, la résidence supérieure d'Annam-Tonkin est supprimée, et remplacée par deux résidences supérieures séparées, l'une pour l'Annam et l'autre pour le Tonkin[49]. Il est dès lors impératif pour l'Empire du Japon de couper la route indochinoise. Tout en tenant un rôle dans la société indochinoise, ils sont cependant trop peu nombreux pour peser durablement sur la démographie locale, et sont amenés à terme à se fondre dans les communautés française ou asiatiques[97]. Ce n'est qu'une fois le gouvernement Bidault formé qu'il peut enfin rejoindre la région parisienne, où la conférence doit s'ouvrir à Fontainebleau[351]. La Sûreté générale, dirigée à partir de 1942 par l'intendant Louis Arnoux, poursuit entre-temps la répression contre les nationalistes indochinois, communistes ou non[247],[248]. Le Việt Minh réalise cependant le 25 août, à Saïgon, une grande manifestation tenant lieu de démonstration de force, et proclame le jour même un Comité exécutif provisoire du Nam Bộ, à majorité communiste[303],[304],[298]. Fin 1911, le renouveau de l'agitation politique en Indochine et les informations relatives à l'« hostilité sourde » des indigènes conduisent le gouvernement de Joseph Caillaux à nommer le député radical Albert Sarraut au poste de gouverneur général. La défection de la cour impériale, qui se range aux côtés des Français, achève d'enlever au mouvement Cần Vương toute perspective politique. Dieter Nohlen, Florian Grotz & Christof Hartmann, Jacques de Folin, « Les belligérants à la table des négociations », dans. Sur le plan sociétal, la colonisation a profondément modifié l'organisation économique du Vietnam, du Cambodge et du Laos, occidentalisé leurs modes de vie, développé l'enseignement et modernisé leurs systèmes de santé. On trouve également en Indochine une population musulmane, qui se compose principalement de l'ethnie cham, mais aussi des musulmans indiens ainsi que d'un petit nombre d'immigrés malais. Alors que la péninsule Indochinoise est une zone géographique qui comprend tous les pays entre l'Inde et la Chine, donc aussi la Thailande, la Birmanie et la Malaysie. Les États-Unis ne signent pas le texte, se bornant à en prendre acte[443]. Les colons n'y sont que quelques dizaines avant l'apparition vers 1920 des plantations d'hévéas, et les industries (une filature de soie, une rizerie, une distillerie…) y sont rares. Lors de la conférence de Téhéran de 1943, le président américain s'est d'ailleurs prononcé, avec le soutien de Staline, en faveur d'un abandon de l'Indochine par la France[268],[269]. Le Gouvernement chinois, inquiet des tensions avec le Japon à propos de la Corée et occupé par une insurrection interne, finit par renoncer. Plus largement, les Français s'appuient de manière croissante sur des troupes autochtones pour assurer le maintien de l'ordre[51]. Louis Marie Nicolas Péralle, inspecteur de l'enseignement en Cochinchine, est l'auteur d'une méthode de lecture du quốc ngữ. Dès la mi-janvier 1951, les troupes de Giáp entament une nouvelle offensive au Nord Vietnam : de Lattre mène alors une contre-offensive vigoureuse, leur infligeant une sévère défaite[395]. Vietnam, Laos et Cambodge demeurent ensuite, par-delà les aléas dramatiques de leurs histoires respectives, des terres d'investissement pour la France[471],[472],[473],[474], l'effondrement du bloc soviétique ayant accéléré la normalisation de leurs relations[475]. Dans les faits, cependant, le décret n'est appliqué qu'en Annam et au Tonkin, et la Cochinchine continue d'échapper au contrôle du gouverneur général[36]. Une communauté de 15 000 Français continue de résider au Sud après 1956[457]. Malgré des difficultés persistantes pour faire progresser l'enseignement dans les campagnes, les effectifs scolaires augmentent de façon constante à partir de 1930. Un décret pris le 31 mai 1930 adopte le régime de l'étalon-or, afin de faciliter les échanges avec la métropole ; la piastre est alignée sur le franc, sur une base de 10 francs pour une piastre[145],[144]. La résidence supérieure du protectorat du Laos est installée à Vientiane. Enfin, la France obtient que la Thaïlande restitue — par un accord signé le 17 novembre 1946 — les territoires cambodgiens et laotiens qu'elle avait annexés en 1941. Entre 1925 et 1929, le Thanh Nien accueille en Chine environ 300 Annamites, qui suivent une formation politique et repartent ensuite en Indochine pour y animer des cellules clandestines[199]. Livraison et expédition. Nguyễn Thái Học, capturé fin février, est exécuté avec douze de ses camarades, et de nombreux militants sont envoyés au bagne de Poulo Condor. La propagande à la gloire du maréchal Pétain est importée en Indochine, les autorités misant sur l'image « confucéenne » associée à son grand âge et à son prestige pour séduire les populations locales. Giáp réagit en faisant investir le secteur par quatre de ses divisions qui encerclent Ðiện Biên Phủ dès le mois de décembre. Indochine (Actuel Vietnam), Colonie Française 1939, Très Beaux Timbres Neufs** Luxe Yvert 207 Et 208, Exposition Internationale De San Francisco, Pagode À Pilier Unique Mol-Cot À Hanoï. Le général Brière de l'Isle renforce la défense du delta, tandis que Courbet s'empare des îles Pescadores. C'est dans ce contexte d'impasse de la collaboration franco-annamite que se développe en Indochine une nouvelle intelligentsia. Hô Chi Minh se désintéresse rapidement du Đồng minh Hội mis en place par les Chinois et, vers la mi-1944, multiplie les ouvertures en direction des Américains. Une partie des caodaïstes soutiennent le prince Cường Để. Enfin, après le départ de Pavie en 1895, les pays lao sont regroupés en deux territoires, le Haut Laos (capitale, Luang Prabang) et le Bas Laos (chef-lieu, Khong), dirigés par des commissaires généraux[37]. Les efforts de l'administration coloniale pour « régénérer » l'identité culturelle lao afin de détacher le pays de la Thaïlande sont récupérés par des adversaires de la colonisation. L'économie de l'Indochine française est, par ailleurs, marquée par la situation de quasi-monopole bancaire du grand capitalisme de Métropole, qui se coalise au sein de la Banque de l'Indochine (BIC). Le royaume, faible et menacé, se montre moins exigeant que le Cambodge ou le Vietnam : en échange de ces dévolutions, il « réaffirme librement son appartenance à l'Union française »[429], tandis que la France reconnaît le Laos comme « un État pleinement indépendant et souverain »[430],[431]. C'est en 1928 qu'un arrêté du gouverneur général leur accorde automatiquement la nationalité française[98]. Hô Chi Minh est, pour sa part, conscient que les négociations menées en parallèle par les Français avec les Chinois risquent, une fois un accord trouvé, de permettre aux colonisateurs de revenir en force : son gouvernement est en outre totalement isolé — l'URSS, lointaine, ne montre alors guère d'intérêt pour l'Indochine, et Mao n'est pas encore au pouvoir en Chine — ce qui impose de lâcher du lest[335]. Le nouveau gouverneur général est d'ailleurs à peine arrivé à Hanoï que la guerre est déclarée en Europe. Il faut par ailleurs tenir compte du fait que l'organisation et la fiabilité des recensements sont — pour les Européens comme pour les indigènes — très aléatoires[88]. Le prince Phetsarath Rattanavongsa, renvoyé par le roi Sisavang Vong de son poste de Premier ministre, proclame un gouvernement révolutionnaire qui revendique la souveraineté sur un Laos unifié. En Asie, les tensions diplomatiques continuent de s'accroître. La France perdra ces deux possessions pendant la période révolutionnaire, vers 1793 et 1795. La colonisation française a cependant été, pour les trois pays de l'Indochine, un moment capital. L'installation des Britanniques en Birmanie met un terme aux velléités françaises de s'étendre dans le pays voisin : la confrontation entre la France, le Royaume-Uni et le Siam se déplace alors dans la zone du Mékong[37], que les Français considèrent comme une voie d'accès au marché chinois[38]. L'unité politique et territoriale vietnamienne, que les Français avaient eux-mêmes jadis aidé à rétablir en soutenant les Nguyễn, est rompue pour plus d'un siècle. Les réformes foncières et administratives que veulent imposer les Français (notamment l'abolition de l'esclavage) provoquent cependant une révolte des élites cambodgiennes, moins préoccupées du sort du monarque que des bouleversements sociaux qui risquent de survenir. Certains colons français prennent alors leur revanche en lynchant des Vietnamiens[321],[322],[323]. La passation de pouvoirs entre les deux hommes a lieu le 20 juillet à Hanoï. Les troupes Việt Minh auront quelques mois pour évacuer le Laos et le Cambodge ; des élections libres devront se tenir en 1955 dans les deux royaumes et en 1956 au Vietnam, sous contrôle international, en vue d'une réunification[442]. Ses hommes reçoivent ensuite de Dupré l'ordre de se retirer — abandonnant à leur sort leurs auxiliaires annamites — le gouvernement républicain préférant désavouer l'entreprise intempestive de Garnier[19],[20]. Le 23 septembre, Cédile fait réinvestir les bâtiments officiels par les troupes françaises, qui en chassent le comité du Nam Bộ. D'Argenlieu se méfie de cette dernière conférence et craint que les responsables français, alors en pleine campagne pour l'élection de l'Assemblée constituante, ne fassent trop de concessions au leader Việt Minh. L'enseignement moderne s'implante avec un certain succès dans les capitales et les villes, mais il a plus de difficultés à pénétrer dans les campagnes, où les écoles communales n'existent parfois que sur le papier. Le 5e régiment étranger d'infanterie — dit régiment du Tonkin — fleuron de la Légion étrangère en Indochine, est créé en 1930[86]. L'implantation de cette culture en Indochine, d'abord progressive, connaît une très importante accélération entre 1926 et 1930 : les surfaces plantées passent de 18 000 hectares en 1925 à 78 620 en 1929. Outre la préservation des techniques traditionnelles comme la laque et la peinture sur soie, l'enseignement artistique est modernisé : la peinture à l'huile et la perspective européenne sont enseignées aux élèves des écoles d'art indochinoises[179]. La pratique médicale moderne, la prophylaxie de masse et les préoccupations hygiénistes sont progressivement introduites. Les groupes nationalistes vietnamiens, parmi lesquels les Hòa Hảo et les caodaïstes, forment des milices auxquelles les Japonais fournissent des armes[280],[281]. Les Bình Xuyên gardent leur indépendance. Au soir du 19 décembre, après quelques semaines pendant lesquelles l'apaisement avait semblé prévaloir, les forces de Giáp passent à l'offensive contre les Français dans Hanoï. Ayant appris la décision prise à Potsdam au sujet de l'Indochine, les Français doivent négocier avec les Alliés en vue de pouvoir reprendre pied au plus vite dans la péninsule. Cette zone à la fois multiethnique et faiblement peuplée, sans autorité étatique forte depuis la fin du royaume de Lan Xang au XVIIIe siècle, est en effet le théâtre des luttes d'influences entre la monarchie annamite et le Siam. Ce sont en effet les colonisateurs qui choisissent le successeur du monarque défunt, en la personne de son frère Sisowath, qui avait déjà été pressenti vingt ans auparavant pour prendre le trône ; les rois suivants sont également choisis par les Français[68]. Le 27 juillet 1897, une ordonnance royale crée un Conseil des ministres, présidé par le résident français. Le télégraphe sans fil, plus rapide que la télécommunication par câbles sous-marins, fonctionne à partir de 1904[150], et la radioélectricité à partir de 1921[151]. Le 15 juillet 1867, un traité franco-siamois confirme le protectorat français sur le Cambodge. Aux yeux des milieux d'affaires, une intervention en Indochine — la conquête étant un préalable à l'investissement économique — pourrait remédier à cette situation, et permettre d'envisager la création d'un « Hong Kong français »[6],[7]. L’Indochine était formé de l’actuel Viêt Nam, du Protectorat du Laos et du Protectorat du Cambodge. Le Nagara Vatta est interdit et son rédacteur en chef, Pach Chhoeun, condamné à la prison à vie. Ses rapports économiques avec la Métropole sont cependant particuliers : si les échanges de l'Indochine avec le reste du monde sont bénéficiaires, ceux avec la Métropole sont structurellement déficitaires, le système colonial la plaçant dans une situation d'infériorité systématique. Un accord est finalement trouvé in extremis, et la convention signée le 22 septembre. est chanté dans les écoles : le portrait de Pétain est massivement diffusé, affiché sur les voies publiques et projeté sur les écrans de cinéma. En Cochinchine, un arrêté crée, en 1904, un statut pour les notables communaux. Le contreseing de ce dernier devient en outre obligatoire pour toutes les ordonnances prises par le souverain cambodgien[62]. De leur côté, les Japonais jouent leur propre jeu avec les multiples mouvements nationalistes vietnamiens dont ils comptent, le moment venu, se faire des alliés. Diệm se récusant, c'est Xuân qui accepte de prendre la tête du nouveau Gouvernement central provisoire du Vietnam, censé chapeauter les trois ky. Traité d'amitié et d'association. Pour des raisons liées aux jeux de pouvoir internes au Kuomintang, Tchang Kaï-chek laisse à la faction du Yunnan les mains libres pour mettre à sac le Tonkin ; lui-même se soucie surtout de faire pression sur les Français pour obtenir la restitution de territoires[313], à commencer par Kouang-Tchéou-Wan que les troupes chinoises investissent dès la fin septembre après le retrait des Japonais et où le drapeau français est abaissé pour la dernière fois le 20 novembre[314]. Nguyễn Ái Quốc, après sa libération par les Britanniques, passe plusieurs années en URSS éloigné des activités du parti, avant d'être renvoyé en Chine à la fin de la décennie. Les principaux éléments de ces voies de communication sont la RC 1, qui relie Hanoï à la frontière du Siam, un réseau très dense de routes et de digues des delta du fleuve Rouge et du Mékong, ainsi que différents axes de pénétration au Nord, en direction du Laos, et au Sud-Annam[146]. Les écoles officielles du gouvernement de l'Annam sont elles aussi supprimées en 1919 et remplacées par les écoles franco-indigènes dépendant du protectorat[155]. Jugé suspect, Nguyễn Ái Quốc/Hô Chi Minh est arrêté et emprisonné par les Chinois en août 1942. Après le départ des Chinois, les Français achèvent de conquérir le territoire vietnamien. Decoux envisage, à la même époque, une opération commune avec le Japon pour reprendre la Nouvelle-Calédonie aux gaullistes, mais Vichy oppose son veto à cette idée[247]. Dès lors, le système colonial s'appuie largement sur une administration indigène. janvier 2012, L’événement majeur de la seconde moitié du XXe siècle est la fin du colonialisme. En 1886, la Banque de l'Indochine est autorisée à émettre une piastre française, la piastre de commerce (dite piastre indochinoise), dont la frappe est subordonnées à l'autorisation du Gouvernement général et qui constitue désormais la principale unité monétaire de la colonie, remplaçant le franc cambodgien. Le nombre exact de métis eurasiens en Indochine n'a jamais fait l'objet d'une méthode de comptage fiable, avec pour résultat des chiffres contradictoires. Le caodaïsme attire un certain nombre de membres du Parti constitutionnaliste. Mais, en raison de laborieuses négociations avec la Chine sur la délimitation du territoire, la convention de cession à bail n'est ratifiée que le 19 février 1900 ; le territoire est alors rattaché administrativement au protectorat du Tonkin, pour passer plus tard sous l'autorité directe du Gouvernement général de l'Indochine. INDO P-085e. Sur Rakuten, la catégorie Timbre vous permet de faire des bonnes affaires sur une large sélection de produits. Pigneau de Behaine n'obtient cependant pas de troupes et son projet est bloqué, sur la voie du retour, par la mauvaise volonté des Établissements français de l'Inde. En effet, les distances culturelles, la barrière de la langue et le risque de nouvelles insurrections rendent cette option difficilement réalisable. Achetez neuf ou d'occasion Focus sur les membres actuels … Sur le plan culturel, l'influence de la France a par contre rapidement décliné jusqu'à disparaître presque complètement, l'Indochine n'ayant jamais accueilli une population française importante, au contraire par exemple de l'Algérie[477]. Un incident éclate avec une corvette que Montigny avait envoyée en reconnaissance à Tourane : se croyant menacé, le capitaine du navire bombarde la ville. Les Français, confrontés à une guerre d'usure, ont le plus grand mal à pacifier un territoire où l'ancienne infrastructure coloniale ne s'est jamais remise de sa destruction en 1945. En octobre, Jean de Raymond, Commissaire de la République française au Cambodge, est assassiné par un agent Việt Minh. Les paysans annamites sont en majorité propriétaires, mais la plupart sont de tous petits exploitants ; il existe également, surtout en Cochinchine, une population de journaliers. Environ 1 300 tirailleurs vietnamiens sont tués pendant la guerre mondiale[193]. Sainteny, arrivé avec ce dernier en tant que représentant français, est tenu à l'écart par les Japonais et se retrouve virtuellement prisonnier dans le palais du gouverneur général.