| mot de passe oublié . Toutes les institutions sont présentes : l’armée, le roi, l’église. 1 : L’estrangement. C’est pourquoi on a souvent considéré ce film comme une tentative d’analyser la folie meurtrière des conquistadors générée par la soif de l’or symbole de pouvoir et de liberté. Ce rite rappelle la nomination bouffonne du roi carnaval. Atteinte aux droits d'auteur 2. Préhistoire d’un procédé littéraire), 1. Connexion Ce microcosme reflète la société très hiérarchisée de l’époque. Le lendemain, la perte des deux autres radeaux, à la suite de la montée des eaux, pousse Ursua à rebrousser chemin et à rejoindre Pizarro demeuré en amont avec le reste de la troupe. été fourni. Autre Apologie de crimes contre l'humanité Inscrivez-vous à notre newsletter hebdomadaire et recevez en cadeau un ebook au choix ! Aussitôt la foule se range autour de leur nouveau commandant rebelle. Il nomme Don Pedro de Ursua, accompagné par sa fiancée Dona Inez de Atienza, commandant, et en second, Don Lope de Aguirre qui amène sous sa garde sa fille Florès. Bref : d’un côté, il y a cette histoire de carnaval qui renverse les positions imaginaires des personnages et semble les éliminer peu à peu du cadre dramatique (c’est tout le problème de l’assassinat de Don Ursua : mais pendu à son arbre, il devient aussi un fruit de la forêt) ; de l’autre il y a cette farce extrêmement sérieuse qui engage tous les participants dans un même inconnu (Dona Inez rejoint ainsi non pas les mâchoires des cannibales, puisqu’on ne les voit pas, mais bien la forêt dans laquelle on la voit disparaître). Mais naturellement, cette carnavalisation n’est pas une fête, malgré la musique interprétée à la flûte par un indien. La signature de Pizarro donne à cette structure un aspect officiel que rien, semble-t-il, ne peut venir déstabiliser ou compromettre. Aguirre, la colère de dieu (Aguirre, der Zorn Gottes) est le premier long métrage de fiction réalisé par un auteur alors connu pour la qualité de ses documentaires : Signes de vie (Lebenszeichen, 1967) puis Fata Morgana (1970). C’est en désobéissant à ses supérieurs que Cortez a acquis gloire et reconnaissance. L’important n’est pas seulement le schéma statique d’institutionnalisation par le grotesque, qui se déroule entre les membres de l’expédition mais la dynamique absurde dans laquelle tout l’expédition est engagée en suivant le cours d’un fleuve inconnu : non pas une histoire de pouvoir (la relation entre chacun des personnages déterminée par les institutions), mais d’abord une histoire d’impuissance (le rapport entre le radeau et la rive (in)déterminée par le fleuve). (raison de l'abus) : Corrigé de 391 mots (soit 1 pages) directement accessible, Le corrigé du sujet "Aguirre, la colère de Dieu [Werner Herzog] - analyse du film." Aguirre glisse ensuite, en guise de sceptre, dans la main du monarque enfin intronisé et qui ne peut retenir ses larmes le document qui officialise la création du nouveau royaume et décrète la rupture des liens avec l’Espagne. La rébellion de Aguirre s’inscrit dans cette volonté qui l’anime d’imiter le conquérant de Mexico. En 1560, une expédition espagnole part à la recherche de l'Eldorado, pays légendaire de l'or, situé sur les rives des confluents de l'Amazonie. ... Analyse et critique ... Après ce monologue où il se surnomme « La colère de Dieu », les personnages restent silencieux et c’est un cri d’oiseau qui lui répond. Werner Herzog n’a pas encore trente ans lorsqu’il réalise “Aguirre, la colère de Dieu” en 1972. les repas de l’"Empereur" ; et ses déjections - x2). Tous droits réservés. Il s’agit de transformer quelque chose de familier (un objet, un comportement, une institution ; ici le trône de Guzman) en quelque chose d’étrange, d’insensé, de ridicule. a obtenu la note de : aucune note. Durant la première nuit, les membres d’équipage d’un des radeaux pris dans un tourbillon sont tués. Il propose d’élire Guzman comme nouveau chef, façon de faire participer, sous la contrainte, le peuple à la constitution de cette monarchie. Très intéressante cette allusion à Bakhtine. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire. Lors du jugement de Ursua le moine Gaspar de Carvajal prononce la sentence tel un inquisiteur et déclare le condamné, comble d’ironie, coupable de trahison. Toute son attitude témoigne du désir intense d’imiter son modèle, Hernando Cortez. Pourquoi souhaitez-vous signaler cet abus ? 5 Élargissez votre recherche dans Universalis. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/aguirre-la-colere-de-dieu/, Encyclopædia Universalis - Contact - Mentions légales - Consentement RGPD, Consulter le dictionnaire de l'Encyclopædia Universalis. Mais Aguirre, qui a déjà donné l’ordre de construire un nouveau radeau, s’y oppose. Aperçu du corrigé : Aguirre, la colère de Dieu [Werner Herzog] - analyse du film. Lors de son intronisation, véritable parodie de cérémonies officielles, Guzman est déclaré empereur de l’El Dorado en lieu et place de Philippe II roi de Castille. Dans la séquence finale, pure merveille cinématographique, toute l’intensité dramatique de son monologue n’a d’équivalent que le grotesque de la situation dans laquelle il se trouve : dernier survivant et entouré de singes, il est devenu, mais pour peu de temps, bouffon à son tour. Aguirre est peut-être le seul à se trouver comme un poisson dans l’eau : il se confond avec la rive hostile et l’El Dorado rêvé ; il est comme on dit "la colère de Dieu" : c’est-à-dire qu’il est plus que Dieu ; il est le rêve d’un homme, mais un rêve païen dans lequel le but du Jugement Dernier est peu à peu détruit au profit de celui de l’aboutissement du voyage. Merci encore. 2 © 2020 Encyclopædia Universalis France.Tous droits de propriété industrielle et intellectuelle réservés. “Nous mettrons en scène l’histoire comme d’autres mettent en scène des pièces de théâtre”, déclare-t-il. Aguirre, la colère de dieu (Aguirre, der Zorn Gottes) est le premier long métrage de fiction réalisé par un auteur alors connu pour la qualité de ses documentaires : Signes de vie (Lebenszeichen, 1967) puis Fata Morgana (1970). Parvenue aux abords d’un affluent en pleine forêt amazonienne, elle se heurte à une nature sauvage et hostile qui l’oblige à s’arrêter. Aguirre suggère alors à Perucho, son fidèle homme de main, de détruire à coup de canon l’embarcation afin de ne pas retarder la mission. 1 Mais, me semble-t-il, si l’on demeure au niveau psychologique en expliquant le comportement de ces hommes par la démence qui les gagnait progressivement on ne peut pleinement comprendre l’interprétation de Kinski. Zorba le Grec [Michael Cacoyannis] - analyse ... Alien, le huitième passager [Ridley Scott] - ... COLÈRE DE DIEU (De la) (résumé & analyse) - Lactance, Baruch SPINOZA: les Affections et la conduite de la vie humaine, AGUIRRE , LA COLÈRE DE DIEU de WERNER HERZOG. Et toute l’expédition devient peu à peu le reflet de ce monde inconnu : puisqu’elle "cannibalise" ses membres livrés à la nature sauvage de Aguirre. En tant que Dieu, il ne peut concevoir d’unions charnelles qu’avec sa fille. Peu à peu, les flèches parviennent sur les radeaux (entendre leur sifflement, qui forme tout un discours - celui que les conquistadors entendent des indiens) tandis que les âmes le quittent (le sifflement des flèches est aussi l’expiration de ceux qui en sont atteints). Votre email : Le carnaval réfléchit tel un miroir tous les éléments constitutifs de cette société. (...). https://www.universalis.fr/encyclopedie/aguirre-la-colere-de-dieu/, dictionnaire de l'Encyclopædia Universalis. Année : 1972. Il y a beaucoup à voir dans ce film sur la manière dont on meurt (Don Ursua, Dona Inez, le couple d’indiens, etc...) : c’est sans doute une des histoires possibles de cette expédition en route vers ce "paradis" païen. Aguirre n’est pas tout à fait l’histoire d’une "société", d’une organisation sociale ; mais d’abord l’histoire d’une désorganisation : une expédition. En effet, Aguirre n’est ni un fou, ni un mutin. Ce film marque le début d’une collaboration fructueuse et souvent houleuse entre le cinéaste et son acteur fétiche, Klaus Kinski, qui obtient enfin un véritable rôle à sa dimension. Ursua, malgré le danger que cela représente, décide de les enterrer chrétiennement. D’ailleurs, on intronise le contraire d’un vrai roi, un esclave ou un bouffon, et de fait éclaire en quelque sorte le monde à l’envers carnavalesque, en donne la clef. LE SITE D'AIDE A LA DISSERTATION ET AU COMMENTAIRE DE TEXTE EN PHILOSOPHIE. Tout le rituel du préambule est tourné en ridicule, les valeurs officielles sont profanées. En effet, une fois la liesse terminée, Guzman sera déchu de son trône, véritable cette fois, puisqu’il sera étranglé à côté des toilettes. | s’inscrire > Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog, Aguirre, la colère de Dieu [Werner Herzog] (Aguirre, der Zorn Gottes), film allemand en couleurs de Werner Herzog, réalisé en 1972. consulté le 23 octobre 2020. Par l'intensité de ses visions et par le jeu plus grand que nature de l'acteur principal, par le caractère « reportage » d'un tournage, mais aussi par la puissance poétique de la musique, le film atteint un succès que retrouvèrent rarement les œuvres ultérieures du réalisateur. Ce simulacre d’intronisation laisse toutefois présager de la fin. Tout le grotesque de la situation est révélé par les propos mêmes de Aguirre concernant le trône sur lequel Guzman rechigne à s’asseoir : « qu’est-ce un trône sinon une planche et un peu de velours, majesté » [2]. - Choisir - 150000 corrigés de dissertation en philosophie, "Aguirre, la colère de Dieu [Werner Herzog] - analyse du film.". En revanche, j’aurais aimé que vous développiez un peu plus (pour que mon plaisir fût total, mais je sais que cela a déjà été fait à sa sortie en salle) l’autre versant du film, celui qui échappe au grotesque, celui de la lenteur infini des séquences sur le fleuve, de l’attente, des morts qui tombent au compte-goutte, silencieusement, inéluctablement. Type d'abus : Baruch Spinoza: La superstition est-elle déraisonnable . L’humanisme que l’on ressent chez Pizarro et Ursua cède sa place à la cruauté de Aguirre. Les flèches du désir des conquistadors et les flèches des indiens sont les mêmes flèches selon qu’on les voit de dos ou de face, partir ou arriver. Afin de rendre compte de sa décision Pizarro signe un document qui sera soumis au Conseil des Indes pour approbation. Aguirre, la colère de Dieu [Werner Herzog] - analyse du film. Chacune symbolisant les valeurs essentielles de la civilisation conquérante, le devoir et l’obéissance, la puissance et l’autorité, la foi chrétienne ; mais toutes animées par la même soif de conquête du nouveau monde. Mikhaïl Bakhtine, dans son ouvrage “La poétique de Dostoïevski”, a décrit longuement ce processus [1] : [1] Editions du Seuil, 1970, page 171-172, [2] Procédé littéraire analysé pour la première par fois Chkolovski dans son essai Théorie de la prose (1929 ; traduction française, L’âge d’homme, 1973) et désigné en russe par le terme “ostranienie”. Cet absolu qui, hors du radeau, ne peut exister... « Au premier plan [des actes carnavalesques] figurent ici l’intronisation bouffonne puis la destitution du roi carnaval. Ses propos ne sont pas le fruit du délire, mais symbolisent la démesure de son désir mimétique. Pour participer à Werner Herzog n’a pas encore trente ans lorsqu’il réalise “Aguirre, la colère de Dieu” en 1972.Ce film marque le début d’une collaboration fructueuse et souvent houleuse entre le cinéaste et son acteur fétiche, Klaus Kinski, qui obtient enfin un véritable rôle à sa dimension. Pour une étude approfondie de ce procédé, voir l’ouvrage de Carlo Ginzburg , A distance (Gallimard, Bibliothèque des Histoires, 2001, ch. Voilà qui, pour moi, donne au film un intérêt supplémentaire... C’est vraiment une très bonne analyse (et nouvelle !). Mais Aguirre est envahi par un désir encore plus grand, puisqu’il veut détrôner Philippe II, le puissant roi de Castille, avoir une emprise totale sur le Destin et sur la nature, devenir ainsi Dieu lui-même.