L’ancien sous-préfet d’Akbou précise que, dans son arrondissement, « jusqu’au 27 juillet, l’ALN s’employa à rassurer les harkis et élus leur disant que le passé était totalement oublié et que la France dont ils étaient les premières victimes était seule responsable de leur action… Soudain du 27 juillet au 15 septembre 1962 environ, la répression s’abattait sans aucune cause locale particulière[26] ». Et j’ai longuement discuté avec un certain nombre d’entre eux. Cette question des violences contre les anciens supplétifs a été évoquée par des spécialistes de la guerre d’Algérie comme Benjamin Stora[1], Mohammed Harbi[2], Gilbert Meynier[3], Jean-Jacques Jordi[4], Gilles Manceron[5] et Hassan Remaoun[6]. De 1963 à 1965, des exactions sporadiques se déroulent encore. Dans un rapport du 18 octobre 1962 de l’association des anciens SAS, un ancien supplétif est attesté, témoignages à l’appui, comme décédé en juillet 1962 suite à des exactions dans la région de Palestro, à Boukouchène, commune d’El Isseri. », in Mohammed Harbi, Benjamin Stora (dir.). Souvent présenté comme un choix patriotique, l’engagement des harkis, paysans illettrés pour la plupart, obéissait à des motivations multiples : pression des notables et de l’armée française, attachement à l’ordre, sévices du FLN, rivalités villageoises et volonté de vengeance, besoin alimentaire ou option politique. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l' isolement total de la société française. En avril 2012, à quelque jours du premier tour, Nicolas Sarkozy avait été le premier président à se rendre au camp de Rivesaltes où avaient été parqués plusieurs milliers de harkis après la guerre, dans des conditions misérables. Il précise cependant les limites d’un bilan chiffré : « Le chiffre exact des anciens harkis exécutés est difficile à évaluer, d’une part parce que le FLN cache ces assassinats, d’autre part parce que le stationnement actuel de nos troupes ne permet pas de connaître tout ce qui se passe dans le bled. Comment reprendre l’enseignement civique ? Listes parfois établies par la négligence des préfectures et diverses administrations qui possédaient les dossiers de nombre de supplétifs et qui ne les ont pas transférés lors de l’indépendance., mais aussi par des enquêtes du FLN dans les villages sur le comportement des anciens supplétifs durant la guerre. Chargés de lutter contre les combattants indépendantistes du Front de libération nationale (FLN), ils tirent leur nom du terme utilisé pour leurs formations, «harka» ou «mouvement» en arabe. Néanmoins, les archives personnelles de Mohamed Harbi, ancien responsable du FLN, conseiller du président Ben Bella (1963-1965) et historien, ont permis d’obtenir quelques données supplémentaires[14]. L’anarchie qui règne en raison de la vacance du pouvoir résultant du conflit armé entre le GPRA, incarné par Krim Belkacem et soutenu par les Wilayas 3 et 4, et l’alliance d’Ahmed Ben Bella (bureau politique de Tlemcen) avec l’état-major de l’ALN commandé par Houari Boumédiène, contribue à l’extension des exactions. De nombreux harkis furent également arrêtés et emprisonnés. A leur arrivés sur le territoire Français, les harkis et leurs familles ont été rapidement regroupés dans des camps situés au sud de la France. L’indemnisation. À l’indépendance, le terme « harkis » amalgame tous ces hommes qui se sont placés du côté de l’armée ou du gouvernement français durant la guerre d’Algérie (environ 250.000 personnes en février 1961), formant pour certains idéologues du FLN, le « hezb franca » ou « parti de la France ». Enfin, de manière certes encore assez sporadique, les acteurs de la « révolution algérienne » s’appuyant sur leurs archives personnelles fournissent nombre d’éléments complémentaires à l’instar de Rédha Malek, négociateur lors des Accords d’Évian. Considérés comme des traîtres par le nouveau régime, ils sont victimes de massacres et de représailles. Les sources et leur interprétation, Presses Universitaires de Perpignan, 2011, pp. Ces travaux scientifiques permettront, nous l’espérons, de dépasser les spasmes récurrents des guerres de mémoires qui traversent encore les sociétés française et algérienne. ou de mes propres recherches dans la wilaya de Tlemcen, permettent de mieux cerner ces violences, mettant par ailleurs en avant le rôle des solidarités familiales, claniques et tribales dans la protection des anciens supplétifs. [19] Service historique de l’Armée de terre – SHAT 1 R 336/4. Communication du ministre des Armées sur les dispositions prévues concernant les FSNA servant sous l’uniforme, premier trimestre 1962. Dans une note du 23 mai 1962[20], il est précisé que la procédure de transfert des « éléments harkis » vers la métropole ne concerne que les harkis réellement menacés « et cette expression devrait être prise dans un sens très restrictif ». Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com. La signature des Accords d’Évian le 18 mars 1962 et la proclamation du cessez-le-feu le lendemain constituent l’acte final de la guerre d’indépendance qui opposa l’État français au Front de Libération nationale (FLN). Avec leur famille, ils représentaient un million de personnes, soit un effectif équivalent à celui de la population « européenne » (pieds-noirs et juifs locaux).. 93 000 d'entre elles ont pu gagner la France. Les représailles massives commencent à partir de la proclamation de l’indépendance au début du mois de juillet 1962. ». D’autres étaient bénévoles, comme les hommes des groupes d’autodéfense formés dans les villages. En France aussi, d’anciens supplétifs réfugiés sont victimes d’enlèvements et d’assassinats. Sur radio-alpes.net - Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 1713) - Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone...émotions et voile de censure levé ! Mais certaines archives ont commencé à s’ouvrir et des dérogations ont été consenties à quelques chercheurs, ce qui nous permet d’avancer dans la connaissance de cette période trouble. Service historique de l’Armée de terre – SHAT 1 R 336/4. Fatima Besnaci-Lancou, Abderahmen Moumen, Ceci en contradiction avec les déclarations d’avant les Accords d’Évian où la liberté de circulation et de choix du lieu d’installation. . Ceux qui n’ont pas été victimes d’exécutions individuelles ou collectives ont été employés dans le cadre de travaux forcés au déminage des routes et des champs, en particulier dans les zones frontières. À ce moment, enlèvements, assassinats, emprisonnements dans des camps d’internement[27] qui avaient souvent l’apparence de mouroirs se sont multipliés. Il s’agissait, ensuite, d’aider à leur insertion sociale. Quel est le meilleur home cinéma sans fil ? tant pour les « Européens » que pour les « Musulmans ». Benjamin Stora avance une estimation entre 10 000 et 25 000 morts, . L’objectif est de pouvoir les « juger » après l’indépendance comme le stipule cette circulaire de la Wilaya 5 du 10 avril 1962 : Il ne faut pas sous-estimer cependant la sincérité de certains nationalistes qui déclarent désirer ardemment tourner la page, les promesses de pardon et de réconciliation qui circulent vis-à-vis d’anciens supplétifs, ou de clémence en échange du reversement du pécule attribué par l’armée française pour leur recasement. Qu’en sait-on ? (H.Louanchi) C’est aussi une nouvelle étape avec l’accélération du mouvement de départ en masse de ceux que l’on nomme désormais par l’expression « repliés d’Algérie ». – sensible. Les accords d’Evian sont signés le 18 mars 1962. Pour l’état-major de 1’armée française, tirant les leçons de la guerre d’Indochine, il s’agissait d’essayer de tenir le terrain en s’attirant le soutien et la collaboration des populations locales contre les entreprises de l’ Armée de libération nationale. SHD/AT 1 R 337. Des Accords d’Évian à l’indépendance, des exactions se sont déroulées sur l’ensemble du territoire algérien mais de manière assez éparse. En effet, ordre avait été donné aux diverses unités françaises de rédiger des fiches et des notes de synthèse sur les exactions commises à l’encontre des « Musulmans » qui avaient été supplétifs aux côtés de l’armée française. exécutions ordonnées dans la région d’Aïn-M’Lila)[28].». [3] Gilbert Meynier, Histoire intérieure du FLN. CSFAFA, État-Major interarmées, 2e bureau, Fiche n° 3245/CSFAFA/EMI/2/O.I./S/ du 13 novembre 1962. Discours, Pratiques, recompositions identitaires, Thèse de doctorat en sociologie sous la direction de Luciano Li Causi et Michel Wieviorka, Università degli studi di Siena, École des Hautes Études en Sciences Sociales, mai 2006. Entre 30 000 et 150 000 supplétifs sont massacrés en Algérie. Avec une intensité variable selon les wilayas, des exactions ont pris pour cible d’anciens supplétifs (harkis, moghaznis, membres des groupes d’autodéfense) mais aussi des militaires FSNA encore sous l’uniforme ou qui avaient quitté l’armée pour rester en Algérie, en même temps que des notables francophiles, caïds, aghas et bachaghas, des anciens combattants, soit tous ceux qui étaient considérés comme ayant été des « serviteurs de la France en Algérie ». Guy Pervillé souligne, quant à lui, que le nombre de harkis, supplétifs, soldats ou civils « français musulmans » victimes de représailles après le cessez-le-feu constitue « le plus grand facteur d’incertitude pour un bilan global » des victimes de la guerre d’Algérie. Il apporte d’ailleurs son témoignage suite à son emprisonnement après le coup d’État du Colonel Houari Boumédiène de juin 1965 : « Quand j’ai été arrêté en Algérie en 1965, après le coup d’État de Houari Boumédienne, je me suis retrouvé interné au pénitencier de Lambèze avec de nombreux harkis qui étaient emprisonnés eux aussi depuis plusieurs années. Mohamed Harbi, Gilbert Meynier, « La dernière frappe du révisionnisme médiatique », in, Gilles Manceron,  Fatima Besnaci-Lancou (sd, Charles-Robert Ageron, «Le drame des harkis». Seule une minorité, les anciens supplétifs qui souhaitent s’engager dans l’armée française –et considérés comme aptes bien entendu – et ceux – avec certains civils – considérés comme réellement menacés seront transférés en métropole[18]. etudescoloniales.canalblog.com, Famille Ortega massacré par le FLN 19 mars 1962. gaelle.hautetfort.com, Source: wikipédia.org, youtube.com et webdoc.france24.com, [Nicolas Sarkozy reçoit les Harkis à l'Elysée], Créer un site gratuit avec e-monsite », in Mohammed Harbi, Benjamin Stora (dir. Celui-ci était en réalité bien vivant et avait pu se réfugier en France. Elles ont été l’œuvre de maquisards et de membres du FLN, dont les rangs avaient été grossis récemment par des « résistants de la dernière heure » qui voulaient afficher tardivement un engagement pour la cause de l’indépendance dont ils n’avaient pas toujours fait preuve auparavant, ou parfois par des personnes qui en profitaient pour se livrer à divers larcins ou règlements de compte. C’est une question qui s’insère dans les conflits de mémoire qui ressurgissent de manières récurrentes en France comme en Algérie. Des camps en France. Ces différentes sources, croisées avec la presse française et algérienne et les témoignages recueillis depuis, permettent de préciser sensiblement certaines situations locales. Prodromes aux violences contre les harkis, Les victimes des violences à partir des Accords d’Évian sont souvent et à tort englobées sous le vocable de « harkis ». Pour sa part, Mohand Hamoumou, à partir des mêmes estimations concernant l’arrondissement d’Akbou, en retenant les chiffres de 1 000 à 1 500 morts par arrondissement, aboutissait à une fourchette allant de 72 000 à 108 000 morts, et estimait entre 100 000 et 150 000 le nombre de morts durant ces massacres. [21] SHD/AT 1 R 337. En 1965, le CNMF et le colonel Schoen en particulier estiment qu’environ 20 000 anciens harkis sont en liberté en Algérie, Enfin, il nous faut prendre avec prudence les rapports et divers témoignages sur les massacres, sans les écarter pour autant. Au sein même de l’armée française, ils totalisent, À côté de ces harkis, il faut ajouter les soldats musulmans de l'armée régulière, (appelés, engagés, militaires d'active, appelés aussi, total, durant cette guerre, l’armée française a inscrit dans, ntraînement de harkis au camp de Collo à 300 km d'Alger - DALMAS/SIPA). Au total, le nombre de harkis tués après le cessez-le-feu, victimes de représailles, fut estimé selon les sources entre, morts. Néanmoins, il faut souligner et préciser la diversité de cette catégorie, objet de violences du fait de son engagement en faveur, ou tout au moins, aux côtés de la France durant la guerre d’Algérie. Pour rappel, les départs des unités militaires s’effectuent dans le cadre du plan Cigogne : ils sont ainsi encore 450.000 en mars 1962, 350.000 en juillet, 200.000 en octobre, ils sont encore un peu moins de 80.000 en juin 1963. ), op. [29]Charles-Robert Ageron estime à environ 7 000 prisonniers en 1962 (2 000 dans les prisons civiles, 2 000 détenus par l’armée algérienne, et 2 000 à 3 000 détenus par diverses autorités) et sûrement un peu plus par la suite, Charles-Robert Ageron, « Le drame des harkis, mémoire ou histoire », in Vingtième siècle. 2000. 12/12/2013, HARKIS LES CAMPS DE LA HONTE Celui-ci était en réalité bien vivant et avait pu se réfugier en France. Les mesures financières proposées ont l’avantage pour le Ministre des Armées d’éviter un afflux massif en France : « c’est la meilleure façon d’éviter qu’une masse importante de ces personnels ne décide de venir s’installer en France avec leurs familles, posant ainsi un problème difficile à Monsieur le secrétaire d’État aux Rapatriés, aussi bien qu’à mes collègues de l’Intérieur, des Affaires algériennes et même des Finances », , il est précisé que la procédure de transfert des « éléments harkis » vers la métropole ne concerne que les harkis réellement menacés, Cette politique préalable de limitation volontaire du nombre de transférés est liée à plusieurs considérations. Charles-Robert Ageron estime à environ 7 000 prisonniers en 1962 (2 000 dans les prisons civiles, 2 000 détenus par l’armée algérienne, et 2 000 à 3 000 détenus par diverses autorités) et sûrement un peu plus par la suite, Charles-Robert Ageron, « Le drame des harkis, mémoire ou histoire », in. Les massacres des harkis après l’indépendance algérienne (1962 – 1965) In : Violence(s) de la préhistoire à nos jours : Les sources et leur interprétation [en ligne]. [18] Ceci en contradiction avec les déclarations d’avant les Accords d’Évian où la liberté de circulation et de choix du lieu d’installation seraît respectée tant pour les « Européens » que pour les « Musulmans ». N’étant pas de statut militaire, étant pour la plupart des citoyens de statut de droit local (différent de la majorité des Européens d’Algérie de statut de droit civil), considérés –politiquement parlant- comme de futurs Algériens du nouvel État indépendant, ils doivent être rendus à la vie civile, désarmés et renvoyés dans leur foyer. Dans un rapport du 18 octobre 1962 de l’association des anciens SAS, un ancien supplétif est attesté, témoignages à l’appui, comme décédé en juillet 1962 suite à des exactions dans la région de Palestro, à Boukouchène, commune d’El Isseri. Suite à la thèse de Mohand Hamoumou et à la publication d’articles de cet auteur, un débat virulent l’a opposé à Charles-Robert Ageron, à travers la revue historique Vingtième Siècle, essentiellement sur deux points : le bilan et les responsabilités. Les harkis ne sont finalement qu’une composante dans l’ensemble des formations supplétives mises sur pied pour relayer l’Armée française durant ce conflit. Une bonne partie avait figuré parmi les premiers guerilleros algériens, et ensuite, soit ils avaient été faits prisonniers et « retournés », soit ils avaient cherché  à sauver leur vie à la suite des crises qui avaient éclaté dans telle ou telle wilaya, notamment dans celle des Aurès »[15]. Quelques pistes permettent d’ores et déjà, et en attendant l’ouverture des archives algériennes sur ce sujet, de consulter, certes de manière encore partielle, des sources de cette violence post-indépendance : les archives locales à l’échelon de la « wilaya » (département), et surtout, les archives privées d’anciens supplétifs installés en France ou demeurés en Algérie, et qui renseignent sur ces violences, en particulier sur l’emprisonnement ou l’internement entre 1962 et 1970. [4] Alain Rollat [dossier paru dans Le Monde - Dossiers et Documents - octobre 1992. publié le juillet 2003 (modifié le 11 octobre 2005), La société française au temps des colonies, La société française face à l’héritage de son passé colonial, Les essais nucléaires français en Algérie, La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962, Livres, films, spectacles pour la reconnaissance, Histoire et mémoire des anticolonialismes, Villes du Midi et mémoire de l’Algérie française, L’exportation du modèle français de guerre anticoloniale. Cette politique préalable de limitation volontaire du nombre de transférés est liée à plusieurs considérations. ; « L’abandon des harkis « , L’histoire, n°102, 1987, p. 30-34 ; « La France a sacrifié ses soldats musulmans », L’histoire, n°140, 1991, p. 122-123 ; « La tragédie des harkis : qui est responsable ? Harkis désigne au sens strict, un individu servant en Algérie coloniale. cit., p. 249. Un des premiers chiffres cités, celui de plusieurs centaines de personnes assassinées, provient du rapport du général de Brébisson daté du 16 août 1962, soit un mois et demi après le début des premiers massacres d’importance. A l'époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Archives du CNMF, « Note sur les massacres de harkis dans l’arrondissement d’Akbou en 1962 », note rédigée par Jean-Marie Robert, ancien sous-préfet d’Akbou, et alors sous-préfet de Sarlat en Dordogne, mai 1963. [30] SHD/AT 1 H 1793-2. Rien de nouveau sous le soleil pour un apaisement | Réseau International, #2- Les massacres des harkis après l’indépendance algérienne » French2@VCU, Comment l’extrême droite est devenue islamophobe, Les Identitaires et la recomposition des droites, Jihadisme : la continuité dans le changement. Elle souligne ainsi particulièrement les points sur lesquels les chercheurs n’ont encore aucune certitude[11]. Elle souligne ainsi particulièrement les points sur lesquels les chercheurs n’ont encore aucune certitude, Le seul document d’importance sur lequel la majorité des chercheurs s’est longtemps appuyée est la « Note sur les massacres de harkis dans l’arrondissement d’Akbou en 1962 » rédigée en mai 1963 à l’attention d’Alexandre Parodi, vice-président du Conseil d’État, par Jean-Marie Robert, ancien sous-préfet de l’arrondissement d’Akbou au moment de ces événements et alors sous-préfet de Sarlat en Dordogne, qui décrit avec précision le déroulement des massacres dans son arrondissement. Hypothèse remise en cause par Guy Pervillé[47] suite au démenti apporté par le lieutenant-colonel Jean Nouzille qui a retrouvé en France ses anciens harkis d’Edgar Quinet. 6) Combien ont été victimes de représailles ? Revue d’histoire, n° 68, octobre-décembre 2000, p. 3-15 ; le CICR en recensa 2 500 au printemps 1963. Le terrible sort des harkis et de leurs enfants en France après 1962: Après les accords d'Evian, qui ont mis fin au conflit et ouvert la voie à l'indépendance de l'Algérie, le 18 mars 1962 environ 100 000  harkis et leurs familles sont parties se réfugier en France craignant les représailles du FLN. Le même mois, celui qui était alors le candidat socialiste François Hollande s'était engagé à reconnaître solennellement cette responsabilité de la France, s'il était élu. Olena Semenyaka, la « première dame » du nationalisme ukrainien. Bulletin de renseignements du corps d’armée d’Oran, chef d’escadron Coadic. Ils mettent en évidence une extrême diversité de situations locales et régionales. [49] Nordine Boulhais, Des harkis berbères de l’Aurès au Nord de la France, Presses universitaires du septentrion, 2002. 331-346 (cliquez ici pour en savoir plus sur cet ouvrage). Ceux qui étaient considérés comme les plus engagés aux côtés de l’armée française, en particulier les membres des commandos de chasse qui étaient souvent d’anciens maquisards « ralliés », ainsi que des élus ou anciens combattants sont victimes de lynchages et de tortures publiques. Ce jour-là, le président de l'époque, Jacques Chirac, déclarait que «les massacres commis en 1962, frappant les militaires comme les civils, les femmes comme les enfants, laisseront pour toujours l'empreinte de la barbarie. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd'hui se décide à parler. Les archives nationales algériennes sur cette période et ce sujet demeurent fermées, et nombre d’entre elles ne sont tout simplement pas classées. La difficulté provient cependant d’une insuffisance des sources algériennes. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat. . qui poursuit sa guerre car opposés aux Accords d’Évian. Sylvie Thénault, « Massacre des harkis ou massacres de harkis ? Il en est résulté cette fabrication, sans précédent non plus, d’une sorte d’ethnie enfermée dans son origine et reproduite jusqu’à la troisième génération, voire, si l’on n’y met pas fin, à la quatrième ! Enfin, de manière certes encore assez sporadique, les acteurs de la « révolution algérienne » s’appuyant sur leurs archives personnelles fournissent nombre d’éléments complémentaires à l’instar de Rédha Malek, négociateur lors des Accords d’Évian. . Il apporte d’ailleurs son témoignage suite à son emprisonnement après le coup d’État du Colonel Houari Boumédiène de juin 1965 : « Quand j’ai été arrêté en Algérie en 1965, après le coup d’État de Houari Boumédienne, je me suis retrouvé interné au pénitencier de Lambèze avec de nombreux harkis qui étaient emprisonnés eux aussi depuis plusieurs années. Pour plus de précisions sur les diverses circulaires et ordres du FLN-ALN durant cette période à partir des archives du SHD/AT, voir notamment : Maurice Faivre. Actuellement, les historiens s’accordent à évaluer de 60 000 à 70 000 le nombre de morts. En fait, dès le mois de juillet 1961, l’accession de l’Algérie à l’indépendance ne faisant plus de doute depuis l’annonce du référendum d’autodétermination, l’armée française commence à licencier et à désarmer les harkis. En Algérie. Les anciens supplétifs sont considérés par le gouvernement globalement comme un groupe inadaptable à la société française, risquant ainsi de devenir une charge, pouvant même être récupérés par l’OAS.